Surmonter les Blocages en Écriture : les Croyances Limitantes (avec PDF)

On se raconte tous des histoires qui, souvent sans que nous en ayons pleinement conscience, façonnent notre rapport à l’écriture.

Ces récits personnels peuvent créer des blocages profonds, nous faisant croire que nous ne sommes pas faits pour écrire, ou que nous ne sommes pas à la hauteur des “vrais” écrivains.

Heureusement, on peut travailler sur ces croyances limitantes. Je vous propose un exercice détaillé. Pour l’avoir sous la main facilement, vous pouvez télécharger la fiche imprimable juste ici (c’est gratuit) :

Les Récits que Nous Construisons et Leurs Impacts

Vous reconnaissez-vous dans une de ces phrases ?

  • “Je n’ai pas écrit de roman à 30/40/60 ans, donc ce n’est pas pour moi.”
  • “Si j’aimais vraiment écrire, j’arriverais à tenir mon journal régulièrement.”
  • “Je commence trop de projets sans les finir… Je ne suis pas à la hauteur.”
  • “Je n’ai rien de vraiment intéressant à dire… Pour qui je me prends ?”

Ces phrases peuvent vous sembler familières.

Femme concentrée assise à un bureau encombré, plongée dans ses pensées, entourée de livres et de papiers, illustrant visiblement la lutte contre les blocages en écriture.

Bien sûr, dans chacun de ces exemples, on est face à un vrai problème, qui ne va pas se régler tout seul.

Si vous n’arrivez pas à prendre le temps d’écrire, c’est un vrai problème.
Si vous n’arrivez pas à finir vos projets, c’est un vrai problème.
Si vous n’arrivez pas à trouver un sujet qui vous plait, c’est un vrai problème.
Si vous n’aimez pas votre style, c’est un vrai problème.

Je sais ce que c’est. Je suis passée par là.

Mais à côté de ce vrai problème, on a aussi une croyance : “je ne suis pas capable de surmonter cette difficulté”.

Et ça, c’est faux.

Enfin, plus exactement, c’est une prophétie autoréalisatrice.

La Prophétie Autoréalisatrice en Écriture

Une prophétie autoréalisatrice se produit lorsque nos attentes négatives influencent notre comportement au point de provoquer l’issue redoutée.

Par exemple, si vous êtes persuadé·e de ne pas avoir l’étoffe d’un·e auteur·ice, il est probable que vous ne donniez jamais assez d’importance ou de temps à l’écriture pour réellement progresser et achever un manuscrit.

Ces croyances négatives agissent comme des auto-saboteurs, nous enfermant dans un cycle de doute et d’échec apparent.

La perversité des prophéties autoréalisatrices, c’est que même quand l’idée de départ est fausse, tant que vous y croyez, ça vous limite réellement dans ce que vous entreprenez.

Je peux vous donner toutes les astuces pratiques du monde : si vous croyez intimement que vous êtes nul·le, tous ces petits “trucs” ne serviront à presque rien.

Comment Surmonter ces Blocages ?

Premièrement, il est essentiel de reconnaître et d’accepter la présence de ces croyances. Une fois reconnues, vous pouvez commencer à les questionner. Par exemple, est-il vraiment trop tard pour écrire un roman ? De nombreux écrivains ont commencé leur carrière bien après la quarantaine.

Deuxièmement, il va falloir mettre en place des stratégies actives pour surmonter ces blocages. Ils ne vont pas disparaître tout seul !

Or j’observe souvent que les personnes qui débutent dans l’écriture peinent à demander de l’aide, et perdent beaucoup de temps à attendre que leurs difficultés se résolvent d’elles-mêmes. Ne faites pas ça. Allez chercher les ressources dont vous avez besoin, qu’il s’agisse de livres, d’ateliers d’écriture, de personnes encourageantes et soutenantes…

Vous ne pourrez avancer que si vous travaillez aussi sur votre confiance en vous.

En écriture, on a besoin de ces 2 jambes là pour avancer : astuces pratiques d’un côté, et travail intérieur de l’autre.

Et c’est bien pour ça qu’en accompagnement individuel, souvent, on passe au moins autant de temps à travailler sur la confiance en soi, le sentiment de légitimité, le rapport au perfectionnisme… qu’à affiner des points techniques.

L’un ne va pas sans l’autre.

C’est pourquoi l’exercice d’aujourd’hui porte exactement là-dessus : l’articulation entre vos problèmes “concrets” et vos croyances et émotions limitantes.
Il ne prend que 10 minutes et je vous ai même préparé une petite fiche à télécharger et imprimer comme support d’écriture : laissez-vous tenter.

Exercice Pratique : Identifier vos Croyances Limitantes

Je vous propose un exercice simple mais efficace pour débuter ce travail introspectif :

  1. Préparation : Prenez une feuille et tracez une ligne verticale au milieu pour créer deux colonnes. Réglez un minuteur sur 10 minutes.
  2. Identification : Dans la colonne de gauche, listez rapidement vos cinq principaux blocages avec l’écriture. Ne les décrivez pas en détail et n’essayez pas d’être le plus précis possible. Notez-les juste exactement comme ça vous vient, avec vos mots. Par exemple : “pas de style” ou “je ne suis pas disciplinée”.
  3. Réflexion : Dans la colonne de droite, notez ce que ces blocages vous font ressentir et les jugements internes associés. uelles émotions surgissent en vous quand vous vous dites “pas de style” ? Quels jugements intérieurs, sur vous-même, vos capacités, accompagnent cette pensée ? Est-ce que vous avez une idée, même confuse, d’où viennent ces jugements ? Peut-être que quelqu’un vous l’a dit, ou bien vous l’a fait sentir ? Quand le minuteur sonne, arrêtez-vous d’écrire.
  4. Relecture : relisez-vous. N’essayez pas activement de “déconstruire” vos idées et vos émotions, d’argumenter ou de négocier avec vous-même sur le mode “mais non, c’est faux”. Pour l’instant, contentez-vous d’en prendre conscience.

Cet exercice ne prend que 10 minutes et peut être un premier pas vers la déconstruction de ces croyances limitantes.

Pour vous aider, je vous ai préparé une petite fiche pratique à télécharger et à imprimer : vous pouvez vous en servir comme support d’écriture. C’est bien sûr gratuit.

Conclusion

Rappelez-vous, surmonter les blocages en écriture n’est pas tant une question de talent inné que de persévérance.

Avec du temps, de la pratique et surtout, une meilleure compréhension de vous-même, vous allez y arriver.

Alors, avez-vous essayé l’exercice ? Quels blocages avez-vous découvert et comment envisagez-vous de les surmonter ? Racontez-moi en commentaire.

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Attention. L’écriture introspective, comme toute pratique liée à la santé mentale, ne doit pas être prise à la légère.

Elle n’est pas adaptée à tout le monde :

  • Si vous présentez des symptômes psychotiques, l’écriture introspective est à proscrire. Il semblerait qu’elle puisse entraîner une décompensation rendant plus difficile la maîtrise des symptômes. Je préfère vous le dire tout de suite, même si je comprends que ce soit décevant. 
  • De même, si vous êtes actuellement très fragile, que vous ressentez une grande détresse psychologique, que vous avez des idées noires, l’écriture introspective n’est pas recommandée.

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